Extrait 2 des Gardiens de l'Oeil de Feux

2-Sur le territoire des Géants

À minuit, Atlas arriva à la Cité des Ancêtres. Les gardiens avaient été prévenus par la buse royale. Le Grand Druide et le Chaman Centaure attendaient déjà les blessés. La princesse venait de perdre connaissance. Sa blessure s'était très vite infectée et la fièvre devenait inquiétante. Le Chaman emmena Tonnerre dans son écurie. Il devait l'éloigner au plus vite de son amie. Il ne voulait pas que le cheval assiste impuissant à l'agonie de Maya.

Une fois installé, il demanda à ses fils de tenir la bête. Le centaure défit le bandage et découvrit l'ampleur du gonflement. Tonnerre s'était luxé l'articulation et le vieux patriarche devait remettre les os à leur place. Il tendit à la monture royale une branche de hêtre et lui demanda de mordre dedans. Étant mi-homme mi-cheval, il connaissait le mal terrible d'une patte luxée. En confiance, Tonnerre s'exécuta sans rechigner. Le Chaman commença alors à manipuler l'articulation. La douleur fut rapidement atroce pour l'animal. Les centaures avaient de plus en plus de mal à le garder immobile. Après quelques gestes fermes et précis, le membre du cheval fut pourtant à nouveau fonctionnel. L'équidé transpirait de souffrance mais pouvait se déplacer correctement. La femme du Chaman lui banda cette patte encore fragile et l'invita à se reposer dans la paille fraîche. Tonnerre s'installa dans le box et y brouta un mélange de foin et d'herbes médicinales. Il s'endormit immédiatement après ce festin.

Pour Maya, la blessure était beaucoup plus grave. La plaie avait noirci et le basalte avait cristallisé les bords de l'entaille empoisonnant ainsi la princesse. Le Grand Druide avait déjà constaté ce phénomène avec les brûlures des créatures antiques. Les rescapés de la coulée de lave présentaient la même cristallisation de leurs plaies lors des soins du druide. Il savait donc que la magie seule ne suffirait pas à sauver la jeune femme.

Extrait 3 des Gardiens de l'Oeil de Feux

3-Un réveil mouvementé

Aux premiers rayons de soleil, Maya se réveilla. Son père la tirait de son long songe.
-Où suis-je ? Que sait-il passé ?
La princesse immergeait doucement les paupières à demi-closes. Lorsque elle réalisa enfin, elle se
leva précipitamment de sa couche. Elle fut rapidement prise de malaise. Sa tête tournait et ses jambes la portaient à peine. Elle titubait dans la pièce jusqu'à ce que l'elfe, à son chevet, la rattrape au vol. Elle se débattait et insistait pour repartir au plus vite. Elle se calma en regardant enfin cette créature. Elle se retrouva très vite subjuguée par cet être grand et élancé. Son corps virile et bien proportionné se dessinait sous une tunique quasi-transparente. Ses traits étaient d'une extrême finesse presque juvéniles. Ses yeux d'un bleu profond voir mystérieux la transperçaient à chaque fois qu'ils croisaient son regard. Ses lèvres et même ses oreilles en pointe l'hypnotisaient. Elle
n'avait jamais ressenti de telles sensations. Un nuage de papillons avait éclos dans son ventre.
Rapidement, elle enfila un veston sur la seule tunique de lin qui la recouvrait. Elle passa son
pantalon de cuir brun, réparé dans la nuit, et chaussa ses bottes. Enfin, elle récupéra son épée
suspendue aux montant du lit. Ainsi parée, elle était redevenue la princesse guerrière et cette
carapace lui permettait de retrouver une certaine constance devant cet elfe splendide. Elle ne
pouvait plus détourner le regard de lui. Elle était totalement envoûtée par son ange gardien et il
fallait à tout prix quelle cache son trouble.
-Savez-vous où se trouve mon cheval ?
-Bonjour princesse, je m'appelle Orion et je vais vous conduire au-près de votre ami.
Au son de sa voix, le coeur de la jeune femme battit à se rompre et elle se mit à rougir comme une enfant prise sur le fait. Orion, amusé par le trouble qu'il provoquait chez Maya, l'accompagna
jusqu'à la grande écurie. Là résidaient tous les centaures de la Cité et Tonnerre se trouvait
confortablement installé dans un box richement sculpté.