L'E-book et les français: Amour ou haine?

En France, les tablettes envahissent petit à petit les foyers et font l'objet de multiples études, prévoyant une explosion des ventes à très court terme, les liseuses restent encore relativement discrètes. Les livres numériques peinent terriblement à se tailler une place dans les habitudes des consommateurs, car nous sommes fortement attachés à l'objet "LIVRE" comme d'irréductibles gaulois!

Je ne vais pas vous jeter la pierre, je suis pareil et collectionne les livres anciens à reliure cuir. Notre culture latine nous attache fortement aux objets et à leurs symboles. Le Livre est symbole de culture, d'intellect, d'imagination mais aussi de révolte et résistance. On a tous à l'esprit la première Encyclopédie, parue le premier juillet 1751, qui va bousculer les idées reçues en France et dans toute l'Europe pour aboutir à notre propre Révolution!

Mais la seule raison culturelle ne peut pas expliquer ce désamour pour la lecture de demain! En effet, selon une récente étude publiée par le cabinet Kearney, les ventes d'ebooks ne représenteraient que 0,5% des ventes totales de livres dans l'Hexagone, contre 7% au Royaume-Uni et 20% aux Etats-Unis. Comment expliquer cet écart ? Le facteur prix apparaît comme le premier obstacle. Alors que les livres numériques sont en moyenne commercialisés 10 € dans le monde et même 9 € aux Etats-Unis, la France détient  le palmarès du prix le plus élevé avec une moyenne de 15 € par ebook. Cet écart a une explication principale : l'encadrement des prix du livre appliqué dans notre pays. En France, seul l'éditeur est apte à fixer un prix de vente que doivent respecter les distributeurs et libraires.

Alors peut-on faire des économie avec le numérique?

Oui, lire des ebooks permet de faire des économies aux gros lecteurs. Ce n'est plus à démontrer maintenant, mais il est nécessaire de le rappeler. Si nous n'achetons que les livres Kindle s'ils sont moins chers que les versions papiers nous obtenons une réduction moyenne de 4.65€ par livre ( c'est au bout du 28ème livre que l'opération devient rentable).

Je pense donc que l'objectif pour les personnes, comme moi, qui publient leurs écrits en auto-édition, et principalement au format numérique, est de se baser sur des prix beaucoup plus bas que les maisons d'éditions classiques afin d'offrir des ouvrages de qualité à un prix compétitif et donc une accessibilité plus grande!

(Le schéma habituel en France est de retrouver un livre relié à 16 €, un livre numérique à 14 € et un livre poche à 10 €. Une équation qui n'incite donc absolument pas les consommateurs à se diriger vers les ebooks. Cette tarification se révèle donc regrettable d'autant plus que, de part la réduction de la chaîne de fabrication, les éditeurs peuvent prélever une marge nettement plus importante sur les ebooks que sur les livres papiers.)